Contre le projet de vidéosurveillance à Foix

Collectif anticaméras Foix
Lancée le 22 nov. 2021

534

collectés avec 11 participants

Contexte :

Bien qu’il se soit dit opposé à l’installation de caméras de surveillance, Norbert Meler, maire de Foix, a fait volte face dans son dernier programme. Par voie de presse1, nous avons appris que les premières installations devaient démarrer d’ici la fin de l’année 2021 (bien que dans les faits, cela risque de prendre un peu plus de temps). Au cœur de l’installation de ce dispositif de 10 caméras: des «incivilités». Entendez ici les crottes de chiens et les graffitis.

Nous sommes un nombres d’habitant⋅e⋅s à s’opposer a cette politique sécuritaire, aussi couteuse qu’inutile.

Depuis les années 1990, le thème de la sécurité est omniprésent dans le débat public. Pour répondre au sentiment d’insécurité exacerbé par les politiques et les médias, les mairies ont donc deux outils à sa disposition: la police municipale et la vidéosurveillance.

S’en est suivi une période où les caméras de surveillance se sont multipliées sur l’ensemble du territoire français, si bien qu’on en compte aujourd’hui environ 1,5 millions, dont 150 000 exclusivement sur la voie publique2. Pour le sociologue Laurent Muchielli3, ces dispositifs sont pourtant inefficaces. Les vidéosurveillances n’empechent pas la délinquance, tout au plus elles la déplace. Elles n’ont pas plus empêché un attentat. Au mieux, elles fournissent des images après coup, quand les gens sont déjà morts ou blessés. La grande ville la plus vidéosurveillée de France, Nice, en a fait la dramatique expérience le 14 juillet 2016. Selon de nombreux spécialistes, la vidéosurveillance est un véritable gaspillage d’argent public, dont la seule efficacité avéré est la vidéoverbalisation, et le sentiment de flicage permanent...

fliquez-vous les uns les autres! (https://www.francetelevisions.fr/et-vous/notre-tele/a-ne-pas-manquer/lmef-fliquez-vous-les-uns-les-autres-3984)

La Cours des comptes quant à elle, dans son rapport de 2020 4 statue qu’«aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection (sic) et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation». Elle souligne aussi qu’il n’y a pas de comités d’expert.e.s qui permettraient d’évaluer objectivement leurs résultats, et qu’il y a un flou autour des coûts réels que ces dispositifs engendrent.

Pourquoi nous sommes contre la vidéosurveillance :

Les caméras de surveillance permettent pour qui peut visionner les images, de collecter une masse d’information gigantesque sur les habitant·e·s. Bien qu’un cadre légal soit établi pour garantir les « libertés publiques », il arrive que des collectivités se fassent épingler pour l’avoir dépassé (comme à Moirans et Marseille). A l’aune de la récente loi sécurité globale, de la « loi renseignement », et de la généralisation du fichage des militant·es , ce projet d’équipement ne peut qu’être inquiétant. L'avenir qu'on nous propose est toujours plus technologique et sécuritaire, au détriment des actions sociales et des libertés fondamentales. Pourtant, d’autres stratégies sont possibles : la ville d’Issy-les-Moulineaux 5 a renoncé à avoir une police municipale et à l’installation de davantage de caméras de surveillance, au profit d’intervention de médiateur·trice·s dans l’espace public.

Par ailleurs, la succession des états d’urgence, couvre-feux et interdictions en tout genre, ainsi que la forte répression des mouvements tel que celui des Gilets Jaunes, nous rappellent que les interdits d'aujourd'hui ne sont pas forcément ceux de demain, et que dans les mains de pouvoirs autoritaires, la vidéosurveillance est une arme dangereuse et incontrôlable. Ce dispositif est une menace dans l’exercice des droits à manifester et dans tous les cas un outil de plus pour la police et la justice pour les réprimer.

De plus, l’avancée technologique des systèmes de surveillance leur permet d’être de plus en plus performants (biométrie, reconnaissance faciale, drône, géolocalisation…). Et nombreux sont les exemples de villes qui ont contourné la CNIL pour mettre en place leurs outils de surveillance 6. Il n’existe pas de cadre législatif clair qui permet de limiter l’expansion des technologies de surveillance, et il est impossible d'avoir confiance dans la manière dont sont utilisés ces outils. Car qui surveillera les surveillants ?

Aidez-nous !

A Foix, la mairie a lancé un appel d’offre pour une étude préalable à l'installation de caméras. L'entreprise DFenco a été retenue pour cette étude. Lors du conseil municipale du 8 juin 2022, mr Meler a indiqué qu'il souhaitait un lancement du dispositif de vidéosurveillance fin 2022. Nous refusons l’implantation de caméras de vidéosurveillance dans la ville, c’est pourquoi nous avons décidé d’avoir recours à la justice, à l’instar de Marcillac-Vallon 7.

Suite au vote du projet de vidéosurveillance en Février 2022 par la majorité au conseil municipale, la préfecture vient d'émettre un arrêté autorisant l'installation de 9 caméras sur Foix. Ces dernières filmeront l'espace public principalement dans le centre historique de Foix et le Champs de Mars. Comme la vidéosurveillance est toujours inefficace, coûteuse, liberticide, et polluante, nous allons attaquer cet arrêté au tribunal administratif avec un avocat spécialisé. Ce type d'action citoyenne a déjà été menée dans d'autres communes comme Marcillac-Vallon et Putanges-le-lac. .

Nous avons donc besoins de vous pour nous aider à financer les frais de justice.

L'attaque de l'arrêté prefectoral coûte 1600 € plus le cas échéant, 600 € par mémoire complémentaire (réplique, duplique, etc. ; uniquement si nécessaire à la lecture de la défense).

A cela il faut ajouter les frais nécessaire à l'attaque contre la mairie de Foix si cette dernière ne respecte pas l'arrêté prefectoral. On estime que cela peut monter à 3000 €pour cette seule plainte.

Bref, les caméras de vidéosurveillance scrutent les rues et nous épient. Elles coûtent chères. Elles sont

un outil de plus pour la police et la justice, et donc pour la repression sécuritaire qui, d’année en année, esquisse de plus en plus clairement l’Etat policier dont rêve certains. . Elles peuvent déjà être équipées de solutions algorithmiques, permettant l’identification en temps réel de tou⋅tes, a tout moment. Elles sont l’un des premiers pas vers une ville techno-autoritaire.

Aidez-nous à bloquer leur installation sur Foix !

1La Dépêche : https://www.ladepeche.fr/2021/01/10/une-etude-lancee-pour-linstallation-de-cameras-de-surveillance-9302697.php

2Article Slate : est si la vidéosurveillance était un bluff https://www.slate.fr/story/165674/bluff-videosurveillance-limites-mucchielli

4Rapport de la Cours des Comptes 2020 https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-polices-municipales

6Quadrature du Net : https://www.laquadrature.net/2021/03/12/une-videosurveillance-peut-en-cacher-une-autre/

7Site ACCAD : https://collectif-accad.fr/site/des-cameras-a-marcillac-vallon-2/

Déjà 549 € collectés !

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